Il est sur la terre africaine
Un bataillon dont les soldats
Sont tous des gars qu’ont pas eu d'veine
C'est les bats d’Af et nous voilà
Pour être joyeux chose espéciale
Il faut savoir ousqu’est Poissy
Ou bien sortir de la centrale
C’est là que tous on nous choisit
Refrain :
Mais quèqu’ça fout on s'en fout
En marchant sur la grand-route
Souviens-toi, souviens-toi
Tes anciens l'ont fait sans doute
Avant toi, avant toi
De Gabés à Tataouine
De Gafsa à Médenine
Sac au dos dans la poussière
Marchons bataillonnaires
J'ai vu mourir un pauvre gosse
Un pauvre gosse de vingt ans
Plombé par les balles féroces
Il est mort en criant maman
Je lui ai fermé les paupières
J'ai cueilli son dernier soupir
J'ai écrit à sa pauvre mère
Qu'un légionnaire ça sait mourir
Mais comme on n'a jamais eu d'veine
Bien sûr un jour, on y crèvera
Dans cette putain d'terre africaine
sous le sable on nous enfouira
Avec pour croix une baïonnette
À l'endroit ousqu’on s’ra tombé
Qui voulez-vous qui nous regrette
Nous ne sommes que des réprouvés
En voici une variante,
connue aussi sous le titre "les légionnaires" :
les réprouvés
anonyme
Il est, sur la terre africaine,
Un régiment dont les soldats, dont les soldats,
Sont tous des gars qui n'ont pas d'veine,
C'est la légion et nous voilà, et nous voilà !
Pour ce qui est d'la discipline,
Faut être passé par Biribi, par Biribi !
Avoir goûté de la praline,
Et travaillé du bistouri, du bistouri
Refrain :
Et on s'en fout, et après tout,
Qu'est-ce que ça fout?
En marchant sur la grand-route,
Souviens-toi, oui souviens-toi, ah! ah! ah!
Les anciens l'ont fait sans doute,
Avant toi, oui avant toi, ah! ah! ah!
De Gabés à Tataouine
De Tanger à Tombouctou, ouh! ouh! ouh!
Sac au dos dans la poussière,
Marchons les légionnaires
J'ai vu mourir un pauvre gosse,
Un pauvre gosse de 18 ans, de 18 ans
Paumé par les balles féroces,
Il est mort en criant maman, criant maman!
Je lui ai fermé les paupières,
Recueilli son dernier soupir, dernier soupir!
J'ai écrit à sa pauvre mère,
Qu'un légionnaire, ça sait mourir, ça sait mourir
Et puisqu'on n'a jamais eu d'veine,
Pour sûr qu'un jour, on y crèvera, on y crèvera
Sur cette putain d'terre africaine,
Enterrés sous le sable chaud, le sable chaud!
Avec pour croix une baïonnette,
À l'endroit où l'on est tombé, on est tombé!
Qui voulez-vous qui nous regrette,
Puisqu'on est tous des réprouvés, des réprouvés? |