J'ai l'moral qui dégringole,
J'en ai perdu l'appétit,
J'ai contracté la pécole,
C'est pas drôle comme maladie.
J'ai la peau du cul qui pèle,
J'en ramasse à pleines mains,
Si c'était de la dentelle
Je serais déjà rupin.
La pécole, la pécole,
C'est pas bien méchant,
Tu rigoles, tu rigoles,
Mais c'est pas marrant.
Et l'époque est bien lointaine
Où je montrais dans les foires,
Afin de gagner ma peine,
L'endroit qui m'sert à m'asseoir.
Les dames se battaient entre elles
Pour mater le bas d'mon dos,
Mais maint'nant, tant pis pour elles,
Mes charmes partent en lambeaux.
Faut vous dire qu'dans ma jeunesse,
Dans le temps de ma splendeur,
J'm'étais tatoué sur les fesses,
Pour épater l'amateur,
Une reproduction fidèle,
A l'échelle et en couleurs,
D'une photo du Père Noël
A poil en vélomoteur.
La pécole, la pécole,
C'est pas bien méchant,
Tu rigoles, tu rigoles,
Mais c'est pas marrant.
Y en a qui disent dans l'grand monde,
Et même aux Arts Appliqués,
Que l'sourire de la Joconde
C'était que dalle à côté,
Quand j'pense à ça, ça m' désole,
Et j'vous raconte pas l'tableau
D'puis qu'j'ai cette putain d'pécole
On dirait du Picasso.
Mais je sais que la pécole,
Demain vous l'aurez aussi,
Et c'est même ça qui m'console
Et donne un sens à ma vie,
Car mes microbes et mes peines,
Dont tu rigoles aujourd'hui,
Infestent bien par centaines
Les chaises où vous êtes assis.
La pécole, la pécole,
C'est pas bien sérieux
Tu rigoles, tu rigoles,
Mais c'est contagieux.
|